Les chats sont la troisième cause d’allergie en France, après les acariens et les graminées. Mais adopter un chat norvégien lorsqu’on est allergique aux poils de chats n’est pas forcément une mauvaise idée…
En effet, même si un français sur dix souffre de cette allergie, cela ne signifie pas que ces personnes ne cohabitent pas avec un chat : être sensible aux poils de chats et posséder un chat n’est pas impossible !

Qu’est-ce que l’allergie aux poils de chats ?

Utiliser l’expression « être allergique aux poils de chats » n’est pas tout à fait approprié. En réalité, la personne gênée a une réaction allergique à une glycoprotéine contenue essentiellement dans les glandes salivaires (salive) et le sébum du chat : la protéine Fel-D1.

Lorsque votre ami, le chat Norvégien par exemple, fait sa toilette, la protéine incriminée se dépose sur son pelage. Le contact de la fourrure du félin avec la personne sensible devient alors compliqué. La protéine se disperse dans l’habitation au gré des déplacements du chat dans la maison. Lorsque les poils tombent, la protéine allergisante se retrouve également partout dans l’environnement, créant ainsi de véritables nids à allergies : fauteuils, matelas, tapis, moquettes et autres tissus et même en suspension dans l’air ambiant. La protéine est présente dans les squames, qui sont les peaux mortes de votre compagnon.

La protéine Fel-D1 est également contenue dans les urines du chat. Grande prudence donc au moment du nettoyage de sa litière.

Les glandes lacrymales (larmes) du chat contiennent également cette protéine allergisante.

Le contact avec votre chat Norvégien n’est donc pas le seul déclencheur d’une réaction allergique chez une personne sensible à la protéine Fel-D1.

Le chat transporte d’autres allergènes

Lorsque votre chat Norvégien sort se promener, plusieurs allergènes peuvent se poser sur son pelage : acariens, pollens d’arbres, graminées, herbacées ou encore moisissures,… Le contact avec votre chat Norvégien n’est, dans ce cas, pas la cause d’une réaction allergique.

Quel chat choisir si l’on est allergique ?

Vous l’avez compris : souffrir d’une allergie légère et cohabiter avec son chat Norvégien est possible.

D’ailleurs, les chats dépourvus de poils ou au pelage court peuvent également provoquer des allergies. Comme chez le chat Norvégien, la glycoprotéine Fel-D1 est présente dans leur salive, sébum, squame, larme et urine. Aucune race n’est donc hypoallergénique ! Il y a juste des chats qui produisent plus ou moins de Fel-D1.

La seule différence étant qu’ils ne répandent pas autant la protéine incriminée dans notre habitation puisqu’ils n’ont pas ou peu de poils qui tombent.

Les chats femelles et mâles castrés produisent moins de protéine Fel-D1 qu’un chat mâle entier (non castré). Et dans une même portée, un chaton peut s’avérer moins allergène qu’un autre.

Diminuer les facteurs de déclenchement de réactions allergiques

Pour que la cohabitation d’une personne sensible à la glycoprotéine Fel-D1 et d’un chat Norvégien se passe dans les meilleures conditions, il est nécessaire de respecter quelques principes d’hygiène :

  • aérer quotidiennement sa maison, même en hiver
  • passer souvent l’aspirateur afin d’éliminer un maximum de poils
  • brosser chaque jour la fourrure du chat afin d’éliminer les résidus de salive (de préférence à l’extérieur ou dans un endroit aéré) : les poils doivent être déposés dans un sac fermé
  • passer un linge humide sur les poils afin de les « rincer »
  • donner des bains réguliers au chat afin d’éliminer la protéine du pelage
  • nettoyer souvent la litière du chat
  • interdire l’accès aux chambres, armoires, placards, corbeilles de linge…

Bien entendu, les soins à l’animal doivent être effectués par la personne qui n’est pas allergique.

Les efforts que vous mettez en œuvre pour rendre votre environnement sain et moins allergène ne suffisent pas ? Selon votre degré d’intolérance à l’animal, il existe plusieurs autres solutions : des traitements médicamenteux (antihistaminique, décongestionnant) ou des désensibilisations (immunothérapie spécifique). Le retrait de l’animal de l’environnement de la personne allergique est quelque fois la solution la plus sûre, même si elle est très radicale…

Le saviez-vous ?

  • un enfant peut déclencher une crise allergique dans sa classe sans que le moindre chat n’ait fréquenté les lieux
  • il est possible de retrouver des allergènes plusieurs semaines, mois, voire années après que des chats aient quitté un lieu : prenez garde lorsque vous emménagez dans un nouvel endroit !
  • une allergie choisie le moment où elle souhaite s’exprimer, se déclarer : une personne sensible peut ainsi posséder un chat plusieurs années durant, le caresser, le chouchouter sans qu’aucun signe d’allergie ne se manifeste
  • les dernières études scientifiques démontrent que les jeunes enfants élevés au contact d’un ou plusieurs chats (ou chien) auraient moins de risques de développer de l’asthme ou des affections respiratoires. Cependant, l’enfant qui a déjà des tendances allergiques peut aggraver son état de santé en s’exposant à un animal de compagnie